Pour combler ma soirée..

Pas question de rester chez moi une minute de plus alors que mon frère était entrain de regarder un match à la télé avec ses amis. Au moins, même si je n'avais personne avec qui traîner ce soir puisque tous mes amis étaient supposément "occupés", j'aurais pu m'enfermer dans ma chambre et chanter, ou alors danser, mais avec les cris et les rires des gars, je ne pouvais pas aspirer au calme dont j'avais besoin. Comme je ne pouvais pas non plus me permettre de réfléchir trop longtemps sans revoir l'horrible scène habituelle se reproduire dans ma tête, je décidai de sortir.

Le centre commercial? Pas à cette heure. Le restaurant? Et puis quoi alors? Ce serait plus bruyant qu'à la maison et être toute seule dans cette ambiance ne m'attirait guère. La librairie? Trop calme, trop d'occasions de réfléchir. Je passai alors devant le cinéma. Parfait!

Six mois auparavant, jour pour jour, ma mère était morte dans un accident de voiture à seulement deux rues de chez moi. Un chauffard avait-on dit. Au mauvais endroit au mauvais moment avait-on dit. Mon frère, comme j'en avais été témointe ce soir, essayait lui aussi de ne pas penser à cette date fatidique. Ce n'était pas pour rien que le bataillon était à la maison en ce moment.

J'entrai dans le cinéma et me décidai sur une comédie. Je ne me sentais pas en état de rire, mais qui sait, peut-être un miracle aurait-il lieu et je réussirais à me dérider, ne serait-ce que quelques secondes? Après avoir payer mon billet, je me mis en ligne pour m'acheter une barre de chocolat et un grand verre de boisson gazeuse.

Il restait encore quatre personnes devant moi, dont une mère avec ses deux enfants. Heureusement que le film ne commençait que dans une demi-heure, puisqu'ils avaient l'air de vraies girouettes, changeant d'idées comme de culottes. La petite fille, qui ne devait guère avoir plus de quatre ans, était perchées dans les bras de sa mère et pointait à tour de rôle différentes nourritures, ne se limitant pas seulement au pop corn comme moi étant enfant. Le jeune garçon, lui, était un peu plus âgé. Entre huit et dix ans environ. Pour sa part, il ne réussissait pas à se décider entre du chocolat, un paquet de bonbons ou encore un bol de pop corn.

Je m'apprêtais à changer de ligne, agacée par la vision de la petite dans les bras de sa mère, lorsqu'on m'interpella. Faisant volte-face, je me retrouvai devant une jeune femme à la peau étonnement pâle, et surtout très jolie. Impressionnant.

"Euh...bonjour.", la saluais-je à son tour. Avais-je quelque chose de travers? Je n'avais pas l'habitude d'être abordée dans la rue, si ce n'était pas des hommes qui me reluquait et normalement un seul regard de ma part leur faisait comprendre qu'ils devaient aller jouer ailleurs.

Je réfléchissais ou bien l'avais-je vu... Soudain une illumination dans ma tête. Il y a six mois quand j'étais arrivé à Forks, il y avait un enterrement d'une madame.J,y étais resté car ça m'avais fait rappelé l'enterrement de mon père. J'avais vu une jeune fille devant sa tombe, c'était elle. Par contre j,étais sur de l'avoir quelque part d'autre. J'entendis à peine son bonjour mais je répondis quand même:

-Je sais que vous me prenez peut-être pour une folle mais heu comment dire ça... Est-ce qu'on ce serait déjàrencontré autre qu'à l'enterrement de votre mère?

Je savais que j'avais manqué beaucoup de tact mais comme j'étais extremmement curieuse ... Un silence gênant s,installa j'aurais donné n'imorte quoi pour que le temps s'arrete ou recule mias je ne voulais pas abuser de mon don si spécial soit-il.Il était temps de réparer ma gaffe.

[color=red]-Désolé de mon impolitesse je n'aurais pas du ramené un sujet douloureux pour vous car je l'ai vécu. Oubliez ma question je vous en pris[/color]

Dis-je d'un ton sincère. Je baissais les yeux, pour éviter son regard.

Moi qui voulais oublier, voilà que le sujet m'étais ramener en pleine face. Voulait-elle m'achever? Elle ne le savait sans doute même pas. Mon coeur se serra dans ma poitrine alors que je ravalais les larmes qui menaçaient de se montrer au grand jour. Elle avait assisté à l'enterrement de ma mère et pourtant je ne me rappelais pas l'avoir croisé où que se soit.

"Non...ça va...", répondis-je, tentant de paraître le plus sincère possible alors que tout ce que j'avais le goût de faire était de me creuser un trou où je ne ressentirais plus rien. "Désolée, mais je ne pense pas que nous nous sommes déja croisées non. Ou du moins, je ne m'en rappelle pas."

Les enfants à l'avant firent alors leurs choix et j'entendis le soupir soulagé de la mère. Cette étape était passée. J'avançai un peu dans la ligne, puisqu'il ne restait plus qu'un homme dans la trentaine en face de moi.